Cancer des murs


La langue de la nuit est comme un souterrain volant
Les ombres y accompagnent chaque voyageur
Comme un troisième prénom.
Ils se laissent séduire par les chants des réverbères
Qui ressemblent aux grincements des tranchées,
Ils laissent derrière eux des épluchures momifiées
Qu’ils n’arrivent plus à camouf ler au fond de leurs chambres.

Ils attendent immobile la fin de l’histoire
Espérant commencer à l’instant présent
La peinture du cancer des murs.

La fronde repose à coté de mon lit
Et dans la poitrine d’un passant inconscient
Un soleil suinte.

Photo © Ciprian Strugariu
Texte© Pascal Sauvaire

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