Peinture


Puisque je ne sais rien faire
Je vais peindre
Recouvrir la peinture de peinture
Pour faire écran au fait
Que ma langue est criblée de dettes.

C’est définitif
La fierté du rouge, la vélocité du bleu
Traverse sans le voir
Le blanc posthume
Au bout de mes yeux crédules.

On dirait que le vert va bondir
En contrebas sur une langue de sable.
Cela tombe sous le sens
Qu’il s’agit désormais de l’habiter,
Alors que je m’attarde à parler d’un ici
Qui me suivant partout
M’aura permis d’aller ailleurs

Ce n’est pas tout
J’ai commis le délit d’oubli
En négligeant de peindre
Ce mur que l’on longe sans doute.

Photo © (Photo Mikhail Vjuzhanin)
Texte© Pascal Sauvaire 22/02/2011

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